dimanche 27 septembre 2009

Ahh Montréal...

Café régulier. Muffin aux bleuets.
Retour en ville...

J'ai menti.
La en tout petit, je le dis,
ma voiture c'était une
toyota echo.

On a pas d'classe là-d'dans.
Pas de fourrure et pas de croix qui scintille sous les étoiles...

Juste les boucles des ceintures qui ont cherché à me perforer les côtes
, et les genoux grippés comme les gonds d'une vieille porte...

Depuis un mois que je cours après les Couleurs de l'Automne, ben ça y est, elles sont là.
Et elles sont belles!

Ce à quoi je n'avais pas pensé, c'est qu'avec elles viendrait le temps de l'automne.
La pluie,
Le vent,
Les nuits fraîches...


Oh, il y a eu quelques autres belles rencontres :
> 1 rêveuse avec des grelots en haut d'une tour (qui traquais-un-peu-mais-pas-trop les Ours),
> 18 Pélerins fanatiques de marche (mais qui ne parlaient jamais de religion),
> 3 autosptopeuses (dont deux cachées dans les fourrés),
> 1 Serveuse, 1 Maître Brasseur, 1 Francobelgeoanglaise et 1 microbrasserie. (Attention, prochainement : tournois international de Air Ping Pong! A vos sous-bock! Pichenettes en action! Commencez l'entrainement sans tarder!)
> 1 Maître Sucrier dans son Erablière (histoire à suivre, si j'arrive à obtenir mon Visa pour mars!)

Mais présentement, je rêve de bonne bouffe, de lit moelleux, de chaussettes chaudes, de discussions autour de feux de bois, d'apprendre et d'échanger, de stimuler mes hémisphères vers autre chose que l'oisiveté, bref, je rêve de me poser et de travailler...

* * *
Hémisphère Gauche : "- Bientôt Lotte. Bientôt. Six pièces de tissus t'attendent à quelques centaines de Km, la machine à coudre est réparée, les modèles décidés et les hommes impatients... "

* * *
Retour à Montéal plus pour préparer la suite que pour visiter encore...

Vente du superflu, changer de livres, trouver l'équipement d'hiver en seconde main, rechercher des infos à la bibliothèque, goûter une poutine à la Banquise...

Fin du Voyage et début d'Installation?
Au moins pour quelques mois...

mercredi 23 septembre 2009

Les Artisans du Fjord

Parce que j'ai hâte de retourner à Ste Rose du Nord...

Le site : Les Artisans du Fjord



Et le Groupe : Les bâtards du Nord

dimanche 20 septembre 2009

Ste Anne des Monts

"Garde tes mains dans tes poches!"

MaMoon m'avait prévenu, mais comme d'habitude, ben, je l'ai pas écoutée. Ca m'a valu 25$...

Bon, ce qui s'est passé, c'est qu'à l'auberge du Sea Shack, en Gaspésie, il y a un bar sur la plage. Une jolie petite paillotte avec le toit en feuille de je-ne-sais-pas-quoi, un comptoir en bois, et tout plein de cocktails.

Et pis contre un pilier il y avait un p'tit bout de métal qui pendouillait au bout d'une ficelle dégueulasse, et pis au dessus il y avait une cloche, et pis en dessous il y avait un tout petit panneau, que j'avait pas lu et sur lequel y'avait marqué "qui sonne paye"...
Vrai, ils rigolent pas là.

La bonne nouvelle c'est qu'après quelques verres on parle encore plus facilement, surtout quand on est habillé en super héros.
Pour le coup j'ai discuté avec un Chaman qui a 24 enfants. En réalité seuls deux sont de lui, les autres sont plutôt du genre poilus aux yeux bleus, comme lui.

La maison que le Chaman s'est construite est perdue au milieu d'une vallée. Ses Chiens sont attachés sur le pourtour d'une clairière, sauf les bébés qui restent en liberté et seuls les arbres cloturent ses terres.
A côté de sa maison Thiroots a ajouté une serre, il a entassé du bois pour l'hiver, ses traîneaux sont bâchés.
A l'intérieur tout est en bois, il y a des sacs d'herbes séchées, une vieille théière, des couteaux magiques, des attrapes-rêves et des stocks de bon chocolat.
Je le sais parce qu'il m'a invité à dîner.

Le lendemain du Sea Shack, Thiroots m'attendait au Cap au Renard. Il avait garé son 4x4 et marchait le long de la route. Je l'ai reconnu de loin grace à sa chemise rouge à carreaux... On a dîné, on a parlé, le poëlle chauffait et le soleil brillait.
Cet hiver je retournerais le voir. On partira en traîneau pour faire du camping sous la neige. Et si le temps est bon, on verra des Aurores Boréales.

mardi 15 septembre 2009

Ste Rose Du Nord

Parfois les journées qui commencent mal annoncent de belles rencontres.

Grâce à un sourire dont je ne me souviens pas, un cycliste m'a abordé dans un café. Il voulait juste me donner son nom, si j'ai besoin d'aide un de ces jours.
Le lendemain, dans le même café (le CaféYé), le même homme était là.
Je me suis installée à sa table et on a déjeuné. Louis est pilote de Canadair, en mission à Roberval pour quelques jours. Un de ses collègues, René, est venu le rejoindre et on a discuté un couple d'heures autour de nos assiettes. En repartant j'avais deux invitations pour séjourner dans les Cantons du Sud et garder un labrador et une maison à Québec.
Un peu plus tard dans la même journée, un métis autochtone, m'a conté l'histoire des indiens Montagnais et les difficultés qu'ils rencontrent aujourd'hui.

Parce que le matin j'avais failli me faire chiquer les fesses dans la forêt par un gros chien et aussi à cause d'une mauvaise nuit, froide et bruyante (passage de camions et de trains) j'avais décidé de prendre une chambre dans un gîte à Dolbeau. Cette fois la chambre avait ses fleurs séchées mais un lit King Size, dans une bâtisse façon "Question Maison", avec vue sur un lac au milieu de la forêt.
Le lendemain, un déjeuner de reine avec confiture de bleuets à peine sortie du chaudron, des céréales et du yaourt maison, en compagnie de trois charmantes Québécoises.

J'ai continué le tour du Lac St Jean, bien reposée. Je m'y suis même baigné, avant de trouver une place reculée où j'ai vu des étoiles filantes.

La visite de la pulperie de Chicoutimi a été riche en apprentissages, mais le soleil écrasant m'a forcé à prendre une glace molle sur les bords du Saguenais.
J'ai ensuite repris la route vers Tadoussac.
LouisLePilote m'avais vaguement parlé de Ste Rose du Nord, mais je n'avais pas particulièrement noté le conseil. En passant devant le panneau, j'ai eu envie d'y faire un tour. Bien m'en a pris.
La suite c'est un peu "j'ai entendu de la musique, alors je suis entrée".
Au premier coup d'oeil, il s'agissait d'un festival d'artisans comme il y en a beaucoup dans les zones touristiques en France. Un grand chapiteau abritant une vingtaine ou trentaine d'artistes locaux. Peintures, bijoux, tricots, confitures...
Je faisais le tour des stands, me faisant expliquer les détails des créations par les artistes lorsque le maire nous a convié à venir écouter son discours.

La femme avec qui je discutais à ce moment là, m'a prit par le bras en me disant : "Tu voyages seule? Viens, je t'adopte!" Elle m'a présenté à son mari comme leur nouvelle fille.

Monsieur et Madame Dentdour' viennent du nord du Lac St Jean. Ce sont des trappeurs à la retraite. Pour passer le temps ils font aujourd'hui des bijoux à base d'os d'orignaux taillés, de dents de castor, de griffes et de dents d'Ours. Un art plutôt particulier...
J'ai passé les heures suivantes assise avec Mme Dentdour', une assiette provenant du buffet sur les genoux et une bière à la main.
La première journée du festival se finissait avec un spectacle de bolas enflammées.

En discutant avec d'autres artisans, j'ai expliqué que je dormais occasionnellement sur la banquette arrière de mon auto. Un des hommes présent était inquiet pour moi et il s'est arrangé pour que j'aille dormir chez un de ses amis.

Je me suis donc retrouvée chez un type dont je ne connaissais pas le nom, a fêter les aléas du voyages avec cinq autres personnes.
Parmi eux, MissMuppet et Monsieur Epluchette.

Yvan&Ovide, son fils, dormaient encore quand j'ai quitté leur maison le lendemain matin.

J'avais proposé à MissMuppet de lui donner un coup de main pour finir les préparatifs de sa parade nocturne. Une tasse de thé plus tard, nous passions du Geso sur des champignons en papier mâché.

Au village, Mme Dentdour' m'attendais pour que je lui tienne compagnie, Mister Toaster m'a expliqué ses techniques particulières pour souffler le verre, j'ai assisté quelques instant Melle Colorabelle auprès de sa fresque collective, j'ai regardé les danseurs de country sur le port et je me suis sucré le bec avec de la tire d'érable. La journée s'en est allée tout en douceur.

Mister Toaster m'a invité au restaurant. Les Vikings faisaient du Stew et au Bar de la Poste un méchoui fleurait bon. Mais Mister Toaster est végétarien. On s'est donc rendu au Presbyter et là... Là... C'était tellement bon!
Le Défilé Nocturne de MissMuppet s'est faite entendre de loin grâce à la corne de parade des Vikings. Roulements de tambours et descente aux lampions, on s'est mis sur la terrasse-balcon pour les regarder. Un chat de trois mètres de haut tenait un panier plein de champignons, un dragons aux sourcil en mouton dansait avec ses cinq paires de jambes, suivit de près par un poney à quatre pattes et quatre bras, et des enfants partout partout. C'était festif!

Une petite marche plus loin, une Boréale Dorée nous attendait. Un grand feu brûlait dans la cour du camp Viking. Il y avait nos hôtes, Mortaok et Thursiak les Artisans du Fjord, Chantal LePaysan, Relou LeBrésilien, Marin Dodouce, Monsieur Epluchette et quelques autres. Mister Toaster a fait une démonstration de verre de bière fondu, il a plu, on a rit, on a bu. Un peu.
N'ayant pas revu Yvan&Ovide, je n'ai pas osé retourner chez eux. Mister Toaster et Sa Bernadette m'ont invitée dans leur gîte. C'était confortable.

Le déjeuner était tout bon tout chaud. La nature était toute mouillée. J'ai marché dans les bois, j'ai trempé mon pantalon mais j'ai vu les nuages s'ouvrir dans le ciel et offrir quelques rayons de lumière à la rivière. Les arbres sentent le roussi mais c'est pas encore ça. Dans l'ensemble c'était gris mouillé.

Le reste de la journée, Relou LeBrésilien m'a tenu la patte. Mme Dendour' m'a offert un collier en os, Mister Toaster et Sa Bernadette une bague en pâte de verre. J'ai acheté de la Confiture Sauvage de Bleuet à Marin Dodouce et je l'ai offert à Sa Bernadette. Thursiak m'a montré le chantier où ils construisent les maisons en bois. J'ai mangé du Stew et une gaufre, raté le concert de l'homme orchestre, fait une sieste dans un champ en regardant les nuages. J'ai tenu compagnie à MissMuppet qui maquillait des enfants. Melle Colorabelle a refait une murale collective et on a gratté la table pendant que Monsieur Epluchette vendait du blé d'Inde.

Une fois le festival bouclé, j'avais trois invitations : une pour aller trapper, une pour visiter l'Ile au Coudre et une pour boire une bière chez les Vikings.
La bière s'est transformée en souper. Avec Mortaok, Thursiak et Marin Dodouce on a refait le monde en mangeant des tartines beurroconfiturées.

Thursiak m'a offert un lit et son toit, un petit déjeuner et un café.

Melle Colorabelle a subit une attaque de quatre autobus de Colons Francophones et je lui ai glissé du café dans le gosier pour l'aider à tenir tête. Le soleil était revenu et c'était chaud en dedans.

J'avais ben du mal à partir.

Un dernier cours de menuiserie et une petite pizza avec Mortaok, refaire le monde encore un peu et puis quitter Ste Rose Du Nord.
Parce qu'a un moment il faut partir, même si c'est tellement ce que je cherche.

Je vais traîner mes guenilles, user mes souliers sur les cailloux de Gaspésie et je reviens voir si la chaleur à Ste Rose du Nord persiste au coeur de l'hiver.

Lac St Jean & Saguenais

La Route des Bleuets, Lac St Jean


Ste Rose du Nord


Maison de Mortaok


Les Artisans du Fjord


Mme Dentdour'


Vue du Fjord

jeudi 10 septembre 2009

mercredi 9 septembre 2009

Présentations

(Hémisphère Droit : " - Nom d'une passoire bouchée, Lotte, mais qu'est-ce que t'attends?
Ah salut Hémdé, ça faisait longtemps!
Hémisphère Gauche: - Bien vrai ça Lotte, tu fais pas ton boulot là!
Quoi? de quel boulot tu parles?
Hémisphère Gauche : - Ben t'en parles, t'en parles, mais t'as toujours pas fais les présentations!
Taberouette (*), mais t'as raison Hémgé. Je m'y mets tout'suite...)


Présentation :

C'est vrai ça, j'arrête pas d'en parler d'ma voiture, qu'j'y dors, qu'j'y mange, qu'j'la parque (parke?), qu'j'en débarque, qu'j'lui fais prendre des 'tites routes et qu'j'lui fais admirer les paysages... Pis j'vous l'ai même pas présentée...

Donc voilà : LeCriDuCafé, MaVoiture.
Ma Voiture, LeCriDuCafé.
Tadaam...


(Hémisphère Droit : " - C'que j'préfère, c'est la crois qui pendouille au miroir, façon rital. La nuit ça renvoit les éclats des phares en 'tites gouttes de lumières, c'trop beau...
Hémisphère Gauche : - Ouai, pis les fourrures sont pas mal non plus...
Hémisphère Droit : - Les fourrures? Tu rigoles? Elles sentent encore la bestiole quand y fait trop chaud. Pis d'pouis qu'Lotte a fait tomber du miel dans les poils, ça pègue!
Héé! Chuutt!! J'ai pas fini là!
Hémisphères Gauche & Droit : Oups...")

Alors? L'est-y pas beau mon Char?

* * *
(*) Taberouette : De "tabernacle" et non pas de "ta bérouette" mot de patois pour désigner la brouette de son voisin ("ousqu't'as mis ta bérouette?").

mardi 8 septembre 2009

Tentatives...

Ce matin j'ai assisté à la naissance d'un nuage.
Il a prit son envol depuis la rivière St Maurice.
St Jean des Piles.
8h,06-09

Parc de la Mauricie
"Le Passage"
07-09

* * *
"La Terre n'appartient à personne :
Elle se donne à tous ceux qui sont assez grands pour l'étreindre"
Réjean Ducharme

dimanche 6 septembre 2009

Auberge de la Butte à Bidou

Pourquoi prendre une chambre à l'Auberge de la Butte à Bidou?
Parce que le nom m'a plu et que j'aurais bien voulu le voir ce Bidou là.
Mais aussi parce que c'est Dimanche, parce que ça fera une semaine demain que j'ai quitté Montréal, parce que les nuits sont fraîches, parce que je voudrais dormir en étendant les jambes, parce que je recommence à parler aux arbres, et parce que la Mauricie est la région qui me plaît le plus depuis mon arrivée au Québec.
(Est-ce que j'ai vraiment besoin de me justifier autant?)

Depuis une semaine, j'ai fais pas mal de détours.
Je ne me pers pas, vu que je ne sais pas ou je vais. Disons que je me fixe (vaguement) un objectif, mais que la route pour m'y rendre est rarement la plus courte. Je flâne au volant et dispose d'un GPS aléatoire, composé de vols d'oiseaux et de courses de renards. S'ils bifurquent dans un chemin assez large, généralement, je vais voir par là, avant d'avoir à faire demi tour arrivé au bout du bout...
Belle industrie que celle du panneau "Cul de Sac". Une affaire florissante mais qui semble avoir du mal à honorer toutes ses commandes...

Hier à été la journée la plus chargée en détours. J'ai bien du faire 100 bornes pour en parcourir 15 par la route principale... Certes, ça a été l'occasion d'observer les paysages les plus agréables qu'il m'ait été donné d'apprécier depuis le début de mon road trip, mais c'était excessif...
(Quelle idée aussi ils ont eu de faire une route qui ne fait pas complètement le tour d'un Pµ$*#¤ de lac! Si j'avais une carte routière et si je la consultais, peut-être que j'éviterais ce genre de pièges...)

La fraîcheur des nuits et les détours de la veille, m'ont donné envie de m'arrêter et de prendre un peu de confort. Mon choix c'est donc porté sur l'Auberge de la Butte à Bidou. Pour son déjeuner traditionnel inclus, sa salle de bain, sa buandrie et sa proximité.
Comme son nom l'indique, elle est située sur une butte, mais c'est Madame Louise, qui la tient, pas Bidou.

Il s'agit du seul "Bar Salon" du village.
Je qualifierais sa déco de typique, bien que mon taux de comparaison reste assez faible.
Un scalp de mini-cerf est fixé au dessus de la porte, les chaises en bois sont les même que dans Lucky Luke et les bouteilles d'alcool sont alignées sur des étagères derrière le comptoir, le long d'un grand miroir. Des fleurs séchées prennent la poussières clouées aux murs, tout est en bois, sauf les trois types qui prennent une bière façon pilier de bar. Il est 9h, pour moi ce sera juste un café, merci...

L'accès à la chambre se fait par le balcon qui ceinture la maison. Pas de clé, juste une moustiquaire et la porte fenêtre à coulisser. Faut dire qu'y'a pas foule...
La chambre lambrissée est décorée de petites natures mortes encadrées. De stype "hôtel", avec des fleurs argentées qui changent de couleur si on regarde de côté. Devant la fenêtre, un fauteil à bascule recouvert d'une tapisserie à grandes feurs brunes et vieux rose, un lit double et sa courtepointe à fleurs ET dentelles, sur la commode une pile de serviettes et de petits savons emballés (mais pas de vase en forme d'oiseau et ses fleurs en platique, un oublit Madame Louise?), un canapé (à fleurs), une petite télé (qui ne fonctionne pas) et un lavabo dans un coin. La salle de bain, sur le palier intérieur est à partager avec les propriétaires.
C'est juste parfait.

* * *

Dans le journal local, un chroniqueur faisait l'éloge du farniente :

"Je baille. Je baye aux Corneilles, et aux quatre vents
Je me maxillaire au maximum, et me fais sécher les dents en m'étirant."

J'ai trouvé ça tellement cool, que j'ai testé son affaire.
Allongée dans les hautes herbes, avec en contrebas les voiles des bâteaux sur la rivière St Maurice, j'ai profité du soleil, un bouquin en main avec pour seul activité physique, la chasse aux mouches noires. Ereintant!
J'étais tellement creuvée, qu'il a fallu que je me pousse au fesses pour aller dans la salle du bar. De la chambre j'entendais des éclats de voix, et vu que ces derniers jours mon coéficient de socialisation est proche de zéro, il aurait été stupide de ne pas tenter ma chance.
En entrant dans le "Bar Salon", j'ai été bien surprise. Je pensais trouver la salle pleine, et il n'y avait que cinq personnes (en comptant la patronne).
J'ai bredouillé un "bon appétit". On m'a répondu que c'était bien gentil, mais qu'ils avaient fini.
Ben oui, il était déjà 18h30!

Du coup j'ai quand même pris une bière.
Une Alexander Reith's, Red Amber Ale, 5%, avec la tête d'un cerf de profil et les cornes dorées... J'ai eu le temps de la regarder cette bouteille là. Je me sentais bien décalée parmi ces quinquagénaires du terroire attablés dans cette grande salle vide (72 chaises, 18 tables et 6 tabourets au bar)...

Résultat, une heure plus tard, j'étais à nouveau dans la chambre, couchée, avec mon bouquin entre les pattes et la couverture sous le menton.
A 63$ la nuit, sûr que je vais en profiter!

* * *

Dans la série : parfois c'est pas drôle d'être toute seule...

vendredi 4 septembre 2009

Grand Fou!

Dans la série : quand je serais grande... j'écrirais pour un grand magasine littéraire.

"Le Nouveau Détective" tient la tête de mes ambitions.
La prose y est si fluide et ses histoires si captivantes, que j'ai ce vieux désir secret de voir mon nom imprimé dans cette si belle typo jaune sur fond noir (en bas de la colonne, pas en tant que protagoniste!) Ca me tient depuis au moins trois semaines...
Si ça ne fonctionne pas, j'irais postuler pour Métro ou la rubrique nécrologique d'une quelconque gazette.

Ce qui m'a rappelé que j'avais cette envie là (j'ai une mémoire de casserole trouée), c'est une Exposition-sur-la-Criminalité-Canadienne-au-Musée-des-Arts-Populaires-de-la-Ville-de-Trois-Rivières (respiration).
Ben oui, je fais aussi du tourisme pur. J'envisage même d'aller au Zoo. Ca va bien l'introspection, mais je crois que je vais vite me remettre du fantasme de la vie d'ermite motorisé. Du coup j'étudie mes options.

En ce qui concerne la scénographie au MAP de 3Rivières (yeh), le visiteur est accueilli par le bruit d'une arme qu'on arme (c'est mieux si je dis : le claquement sonore d'un chien de revolver? ou le cricrac d'un gun? ou le son d'un cran de sureté de pistolet qu'on relève?)
Bref, au bruit de cette arme armée dans le dos, le visiteur se retourne immanquablement pour tomber sur une peinture grandeure nature d'un type qui te tient en joue. Genre Bloody Sunday. En rouge et noir.
J'ai une âme sensible! Faut pas me faire des coups pareils! Je risque la crise cardiaque ou l'infarctus là!
J'entre malgré tout. A l'intérieur, des tas de panneaux qui retracent les procès de meurtres divers, des vitrines contenant des pièces à convictions (objets ayant servi à la torture des victimes, blasons des gangs de motards Québécois et tatouages humains découpés et encadrés, brr...) et des textes qui disent que c'est quand même bien mal d'être criminel!


Parmi l'éventail de crimes proposés la pluart on déjà été repris par un cinéaste ou un romancier, mais il reste encore quelques bon synopsis à exploiter, et s'il faut, je ferais comme le type qui organisait des meurtres pour faire monter l'addiction de ses téléspectacteurs. "Lotte, la tueuse des sentiers" (Dès que j'en aurais fini avec ces Pµ$#*¤ de moustiques!)

Enfin, pas sûr que la prochaine nuit soit aussi tranquille que les précédentes, maintenant que je sais que sous les allures bienveillantes des autochtones se cachent de grands malades. (Je me disait aussi que cet aspect chaleureux était suspect...)
Toujours selon l'expo, je dois me méfier en particulier des belles-mères, des curés et des maris jaloux... Apparement une constante intercontinentale.
Pour ce qui est de la vilaine marâtre je suis parfaitement sereine, vu que je ne m'appelle ni Aurore ni Cendrillon. Et, en ce qui concerne les histoires conjugales, je ne risque pas de rendre jaloux qui que ce soit. A moins que je ne m'approche trop de la blonde de quelqu'un, ce qui est totalement improbable et serait le résultat d'une période de réclusion beaucoup trop longue.
Reste les histoires de soutanes. Si jamais je vois un type qui fait du stop avec ses habits sacerdotaux, d'une part je trouverais ça louche et d'autre part je ne m'arrêterais pas. Promis.

jeudi 3 septembre 2009

Hommage

Les Français sont par nature contestataires.
Ca doit nous venir du Passé Historique, de la Révolution, du fait que si l'on en croit les dires populaires, tous les Français étaient dans la Résistance, ou de Mai 68, je n'en sais rien.
Toujours est-il que le Français est maître dans l'art de la râlerie, il se plaint, critique tout, sans cesse, n'acceptant les différence qu'en les comparant à ce qu'il connait chez lui... En cela, le touriste Français est absolument insupportable.
J'avoue m'être cachée dans le passé pour ne pas avoir à assumer la même nationalité qu'un Gégé en puissance.

Si le Français moyen à la comparaison facile, je reconnais aussi qu'en matière d'hygiène, nos installations publiques laissent à désirer. Vraiment pas de quoi être fier de pouvoir localiser les latrines non pas à la vue mais au nez.

Pour ce qui est de la capacité à critiquer, je suis bien de chez nous. Cependant je viens ici saluer les Québécois (et les Néo-Zélandais, profitons-en) pour la qualité de leur services sanitaires. Hormis le fait qu'il y ai en tout lieu du papier (chose anodine mais si rare dans notre belle métropole), il faut ajouter que la propreté est de rigueur.
Je n'irais pas jusqu'à dire qu'on peut manger par terre : en ces lieux ce serait fortement déplacé.
Mais j'ai aujourd'hui pu prendre ma première "douche" dans des toilettes pour handicapés. (Certes, je ne suis pas handicapée, mais l'on apprend aussi très jeune, que ce type de signalisation est accessoire...)
Double shampooing, débarbouillette et lessive d'appoint, je suis prête à repartir en vadrouille pour quelques jours, le cheveu léger et les pieds décrottés.

Merci à la municipalité de Rawdon.

Lanaudière

Arrivée matinale à St Donat. Après un café en terrasse, je pars en excursion dans le village.
Tour des étangs et des lacs avoisinants. C'est trop tôt pour les teintes automnales mais on sent déjà des déclinaisons dans les feuilles. Les couleurs risquent d'arriver en masse et de créer une belle explosion...

En quittant le dépanneur (épicier), je passe devant une boutique d'informatique qui fait office de café internet. Certainement l'unique dans le coin.
J'entre et m'installe. Au bout d'une demie-heure l'ordi plante. La Dame me fait changer de poste et je reprends la rédaction de mes mails.
Lorsque je vais pour payer les 5$, la Dame me fait signe de garder mon argent.
Je la remercie et remballe mes pièces.

Juste à côté, un bar me tend les bras.
Que faire de ces 5$ qui trainent dans ma poche?
Je réinvestis donc mes dollars dans une bière.
Une Boréale Rousse. En pinte.
Ici, si tu ne précises pas, la bière arrive en pinte...

Depuis que j'ai quitté Montréal, la grande gastronomie à prit fin. Mon alimentation est rationnée est se compose essentiellement de pain de mie tartiné de Philadelphia (genre de St Moret), de bagel au miel et de pomme pour l'aspect fête.
La pinte à peine entamée et je me sens déjà flottante.
Quelques gorgées plus tard, je souris franchement.

Au final, j'ai laissé le verre pas fini sur la table et suis allée observer le coucher du soleil sur le lac.
Je sais pas si c'est dû à la bière mais le ciel était complètement rose et le lac tirait sur le violet-orangé. Avec les bateaux qui clapotaient, c'était bien beau.