lundi 31 août 2009

Laurentides

Bon, louer une voiture, ça explose mon budget avant même de commencer.
Je n'ai plus d'autre choix pour la suite que de trouver de bonnes âmes pour m'accueillir. Mais c'est aussi la meilleure façon de voyager ici.

Après un petit tour dans Montréal (moins pour tester la voiture que parce que je me suis trompée de route) me voilà en direction de Mont Tremblant. Pour s'orienter c'est facile, les routes paires vont d'Est en Ouest et celles impaires de Nord au Sud.
Route 117.

Je décide de passer par le Lac Supérieur.
Je regarde un peu s'il y a des chemins reculés pour passer la nuit, mais tous semblent mener directement à des habitations...

J'arrive au Parc National de Mont Tremblant assez tôt. Je sors mes chaussures de marche et part en direction du "Lac aux Poissons". Les autres sentiers portent des noms plus poétiques mais la durée de celui-ci me semble correcte.

Au bout d'une heure et demie je m'installe au milieu d'une cascade, sur une pierre plate. Jusque là je n'ai croisé personne, mis à part une biche, de rares oiseaux et une légion d'écureuils.
Le soleil ne va pas tarder à disparaitre. Autour il n'y a que le bourdonnement apaisant de l'eau, les jeux de lumières sur les feuilles et le lac en contrebas. Malgré tout j'ai un poids sur le coeur. Ce qui m'entoure est beau mais je me demande ce que je fais là...


Lorsque je rejoins le Lac Monroe, la brume commence à monter. L'air commence à être frais. Un castor fait des pirouettes sur le bord.
J'ai délaissé l'idée de passer la nuit à Mont Tremblant et il faut vraiment que je trouve un endroit tranquille où passer cette première nuit.


Un parking dans les bois, juste à la sortie du Parc National, paraît être l'endroit idéal. Après quelques manoeuvres, pour trouver le meilleur emplacement, je m'arrête face à la lune.
Je prépare mes affaires pour la nuit sur la banquette arrière et sort mon sac de bouffe.
C'est vraiment tranquille. Seulement quelques voitures qui passent sur la route au loin.

Une dizaine de minutes plus tard, des phares quittent la route et s'engagent sur le parking.
Ma première idée c'est qu'il s'agit d'autres personnes qui cherchent un lieu où dormir.
En fait, c'est un picup de la sécurité.
La voiture se gare avec les phares dans ma direction. Une femme descend. Elle porte la tenue beige des gardes du parc et un chapeau à bords plats. Comme dans les film, elle tient sa lampe torche au dessus de son épaule...

J'ai un morceau de bagel posé sur les genoux et une cuillère de miel dans la main.

Tandis qu'elle s'approche, j'ouvre la vitre.
(La voiture à une boîte de vitesse automatique et la clim -ça plairait à certains-, mais les vitres sont à manivelle. Pour bien faire il aurait fallu qu'elle couine, mais ce n'était pas le cas.)

"Bah, on s'fait une 'tite pose? Ah, vou'z'êtes en train d'souper? J'peux voire votre autorisation? Bon c't'en règle..."

Rien de palpitant en fait, mais je n'ai pas envie d'être là, enroulottée dans mon sac de couchage si elle décide de refaire une ronde.
J'avale mon bout de bagel et met les voiles.

Sur la route un renard m'éscorte sur quelques mètres.
Je roule à sa hauteur tandis qu'il court sur le bas côté, avant de disparaître dans les fourrés...

Au final j'ai dormi au bord du Lac Supérieur et au matin, j'ai eu droit à un beau lever de brume.

Bilan animalier de cette première journée : 1 castor, 2 biches, 3 renards et une foule d'écureuils...

dimanche 30 août 2009

Montréal



Attention cerises?

Tétris City

samedi 29 août 2009

Toujours à Montréal...

Aujourd'hui il pleut. Un p'tit crachin crado comme on a l'habitude d'en avoir à Paris.
Mais ici il a une autre saveur. Il tombe de l'autre côté d'un océan...
Assise dans ma jolie petite auberge, je me sens déjà comme à la maison.
C'est tout en bois. Y'a une petite cour intérieure avec des roulottes sur des cales et des p'tites lampes genre guinguette suspendues au dessus des portes.

Dans une longue pièce, on est une quinzaine à zoner lentement. (C'est pour dire que y'a vraiment pas beaucoup de mouvement). On a tous nos laptops devant nous. Ca parle pas beaucoup non plus... Je crois qu'un backpacker avec connexion gratuite et illimitée à internet c'est encore pire que quand il y a une télé, niveau rencontre...
Y'a un mec qui joue des trucs genre "Ben Harper" à la guitare. Il est bon. Ca fini de nous mollifier.

* * *
Le premier soir je me suis écroulée comme un vieux molusque. A 19h je dormais.
Faut dire que dans l'avion c'était rigolo. Retour de vacances ou je sais pas quoi, j'ai cru voyager avec une crèche complète. Pas la crèche de Noël avec l'âne et le boeuf, non, la crèche avec les mouflets qui chouinent tous en même temps au décollage. J'étais cernée. Mais vu que j'étais en lendemain pas glorieux, c'est passé pas trop mal.

Autre chose, y'a quelque temps sur face de bouck, on pouvait adhérer à un groupe pour que les passagers cessent d'applaudir le pilote à l'atterrissage. Faut que je le retrouve, parce qu'après un vol mouvementé, ça fini de pas te rassurer...

Le deuxième soir, un groupe de Jazz Manouche et venu jouer dans la cour. Avec les roulottes en arrière, c'était super. Il ne manquait que le feu de camp. Peu à peu d'autres guitaristes se sont joints aux musiciens. Au final ça faisait un peu babos-land mais j'ai bien rigolé avec des filles qui finissaient leur tour du monde un an...


Depuis que je suis arrivée j'ai pas mal marché. Montréal en long et en large.
En même temps, c'est forcément en long ou en large vu que la ville est composée de rues perpendiculaires. Niveau orientation, ça facilite les choses!

* * *
Hier j'ai retrouvé mon ami Thuc (prononcer Touk) pour le lunch.
Il est vietnamien québécois. On s'était rencontré lors d'une sortie en kayak sous la grêle en Nouvelle Zélande.
Il m'a emmené manger un Pho dans le quartier asiatique. Après il m'a proposé de me prêter sa bécycle parce qu'à pied, il avait peur que je trouve ça plate. Mais j'avais pas trop envie de pédaler alors on s'est fait une marche.
Dans la rue Ste Catherine on a vue des clubs de strip et on a mangé du blé d'Inde. C'est drôle parce que ce n'est pas du blé et que ça ne vient pas d'inde, mais c'était bon.
Ensuite on a pris un café et il est retourné à sa job.

Vu qu'on était pas loin, j'ai fait un tour au musée des beaux arts, une expo sur des peintres et des photographes canadiens et américains. Y'avait de belles toiles dans les premières salle. Des types qui savent rendre la lumière dans la nature. De près c'est presque de la peinture abstraite et de plus loin ça prend tout son sens. Ca m'a rendue jalouse...

Après ça je suis allée faire un tour dans le Parc Mont Royal. J'ai dessiné un peu à côté de l'île aux castors, et je suis montée jusqu'au belvédère puis jusqu'à la croix.
Elle est drôle la croix. Elle me donne envie de lui coller un Jésus Super Star dessus.
Elle est éclairée la nuit, de près elle doit être drôlement cool...
J'ai aussi suivi un écureuil. Y'en a partout! et ils commencent à être bien gras pour l'hiver, mais parait que ça se mange pas, dommage.
Finalement à suivre les bestioles, je me suis un peu perdue. Quand je suis sortie du parc, j'étais à l'opposé de l'endroit où je voulais aller.

Dans la soirée j'ai rejoint Thuc au Plateau. Y'avais sa copine, une cambodgienne québécoise, et deux de ses collègues, un chilien naturalisé canadien et un français coréen.
On a soupé mexicain avant d'aller prendre un verre.
J'aurais dû prendre des notes sur tous les endroits qu'ils m'ont conseillé, mais j'aurais bien le temps d'écumer les bars plus tard...

Ce matin Brunch avec Thuc : oeufs tournés, bacon, bagel, fruits, café à volonté et jus d'orange... C'était trop bon. Puis visite du marché Jean Talon. Y'avait dégustation de fruits à volonté, de vins, de tout... Mais je pouvais plus rien avaler! Par contre j'y retournerais, ça me fera un repas à pas cher...


Fetnat me parlait de fil conducteur pour voyager en Amérique du Sud. Faut que je fasse gaffe parceque si je choisi la bouffe en Amérique du Nord, je vais vite me transformer en baleine (en même temps c'est pas grave, j'irais retrouver mes copines à Tadoussac...)

* * *
Ah oui! Chose essentielle! Ils font des muffins ici! Des bons des beaux des gros des délicieux muffins!

Dans la liste des métiers que je voudrais faire quand je serais grande : tenir une Muffinerie à Paris. J'y ferais aussi des Cheescakes pour ceux qui aiment et des Cup Cake, bien que ce soit écoeurant. Ce soir j'irais tester une Queue de Castor sur le vieux port...

* * *
Pour clore ce (premier) chapitre sur la nourriture, le slogan sur les sacs du supermarché IGA c'est : " Vive la Bouffe! "

Musée des Beaux Arts

Exposition "Grandeur Nature"

"We have seen the great forest destroyed, the pure waters polluted, the kindly climate changed, the great aspect of nature's beauty marred and obliterated. We have brought all of this in the name of civilisation, and we callit progress."
Wilfried CAMPBELL, poète Canadien

(Nous avons assisté au ravage des grandes forêts, à la polution des eaux pures, au changement du climat, à la destruction de l'extraordinaire beauté de la nature. Nous avons provoqué celà au nom de la civilisation, de ce que nous appelons le progrès.)

* * *
"It is the unexplainable thing in nature that makes me fell the world is big as far beyond my understanding - to understand maybe by trying to put it into form. To find the feeling of infinity over the next hill."
Georgia O'KEEFE, artiste Américaine

(Cette chose inexplicable dans la nature me porte à croire que le monde dépasse largement mon entendement et me pousse à essayer de la comprendre en lui donnant une forme. En ressentant l'infini sur la ligne d'horizon ou de l'autre côté de la colline voisine.)

  • Albert BIERSTADT
  • Thomas WORTHINGTON WHITTREDGE
  • Sandford ROBINSON GIFFORD
  • John FERGUSON WEIR
  • Maurice GALBRAITH CULLEN
  • Marc-Aurèle DE FOY SUZOR-COTE
  • Tom THOMSON
  • Francis HANS-JOHNSTON
  • Ozias LEDUC
  • ...


vendredi 28 août 2009

Expressions

  • "A cause d'un achalandage important, le trafic sur la ligne orange reprendra progressivement."
  • "C'est pas coulé dans l'béton"
  • "Tu niaises pas avec la puck!"

jeudi 27 août 2009

ça commence à Montréal...

J'ai le regret de vous annoncer que Bob a raté son vol.
Après avoir effectué un trajet embouteillé sur le périphérique, Bob a fait le mauvais choix. Il s'est rendu au Terminal 1 de Roissy Charles de Gaulle...
Le temps de trouver la navette et de se rendre au terminal 3, l'embarquement était terminé.
Bob ne se baladera pas au Canada.

Par contre Lotte à eu plus de chance.
Peer a assuré et l'a déposé à 5min à pied de son terminal.
Après une petite montée de stress dûe au manque de sommeil, Lotte a largué ses bagages à l'enregistrement.
Coup de fil de Fetnat, qui encore une fois l'a rassurée, et un petit café pour combattre ses yeux bouffis puis Lotte s'est dirigée vers la salle d'attente.
La nuit a été courte, mais en bonne compagnie et avec le meilleur dîner possible à la veille d'un départ (Pain-Vin-Charcuterie-Fromage sur le balcon...).

Si Bob ne vient pas, les hémisphérides elles, risquent cependant de se prolonger (jusqu'à réconciliation) et j'ai entendu dire que Chantal et Ghislain prévoyaient de passer de temps en temps. J'ai aussi appris lors d'un récent voyage en voiture que Chantal avait un frère "Gégé" (il est du genre "François-le-Français-de-France) et qu'il aime voyager. Il a récement passé des vacances en espagne, du coup, peut être qu'il viendra faire un tour par ici! Bienvenue à Gégé!

Pour ce qui est de la véracité des histoires, elle sera toute relative.
Racontée du point de vue de Lotte plutôt que du mien, il faudra faire la part entre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas (selon 20cents la réalité n'existe qu'en théorie, j'aurais aimé des précisions à ce sujet mais le temps à manqué, et la vie des voisins sur le balcon était tellement plus passionnante!)
Bref il y aura donc une marge entre le vécu, la perception du vécu, ce qui aurait pu se passer, ce que j'aurais voulu qu'il se passe et pour finir ce qui n'est absolument pas arrivé mais qui permet aux choses de devenir appétissantes.
Comme dirait Gégé : "L'imaginaire c'est comme quand tu passes une tranche de pain de mie au grille pain, ça fait croustiller la réalité" (bon là il est tôt, je subi encore j'effet du jet lag, donc j'ai le droit de faire de si belles métaphores. Ainsi-soit-il!)

Sur ce :
L'équipe du Cri du Café est heureuse de vous accueillir à son bord.
Il fait 22°c au sol, le ciel est légèrement nuageux.
L'heure locale est de -6h par rapport à la France.
Il reste 170 jours d'aventure.
Le commandant de bord et tout son équipage vous souhaite un agréable séjour au Canada.
En espérant vous lire bientôt, attention au départ!

mercredi 26 août 2009

J-0

XXII Le Fou
(L'Excuse)

Billet électronique

Départ : 11h45 Paris, France - Charles De Gaulle
Arrivée : 13h25 Montréal, Canada - P Trudeau International
(ça veut dire que le train de nuit entre Paris et Toulouse est vraiment très très lent.)

Cie Air Transat (ça veut dire qu'on voyage dans des transats? et qu'on nous sert des cocktails où flottent des rondelles de fruits exotique?)
Bagages : 23kg/pers (ça veut dire que je vais mettre trois pantalons et tout mes pulls...)

Déjeuner, snack ou brunch (ça veut dire qu'on aura pas tout?)

Y'a pas de raison mais avec leur billets à imprimer chez soi, j'ai toujours peur que se soit une arnaque...
En tout cas j'aurais bien les bouloches si ils me refoulent à l'embarquement.

Je crois que j'irais faire semblant d'être au Canada dans les Pyrénées. Y'a des lacs, des p'tits ours et puis de la neige là bas. Si je m'approche assez près pour prendre des photos, on pourrait confondre, non?

Affaire à suivre...

mardi 25 août 2009

J-1

XXI Le Monde
(21 d'atout)

Liste non exhausive de choses à faire :

~ Woofer,
~ Participer aux vendanges pour faire du Vin de Glace,
~ M'occuper des chiens de traîneau,
~ Pêcher à bord d'un chalutier sur le St Laurent,
~ Transformer de l'eau d'érable en sirop dans une cabane à sucre,
~ Voir au moins un spectacle du cirque Eloïze,
~ Eviter les Grizzlys,
~ Trouver un bucheron avec une chemise à carreaux rouges,
~ Trouver un indien avec des plumes,
~ Faire des raquettes, de l'escalade, du ski...
~ Manger une poutine à 3-4heures du matin,
~ Apprendre de nouvelles expressions pour les mélanger avec celles du Sud/Sud-Ouest,
~ Chercher des noms de bleds drôles et y aller,
~ Troquer des ourlets contre hébergement,
~ Dormir dans une cabane en rondins au milieu d'une forêt enneigée,
~ Observer les Caribous en rut,
~ Réfléchir un peu beaucoup passionnément et trouver...
~ Dessiner et peindre,
~ Ecrire des histoires d'aventuriers fous,
~ Obtenir le WHV,
~ ...
~ ...
~ ...
~ ...
~ ...

lundi 24 août 2009

J-2

XX Le Jugement
(20 d'atout)

" Pas de temps à perdre "

J-2

"Pas de temps à perdre " est le titre d'un roman mais ça pourrait aussi être un mantra.
Depuis 10 jours, je me suis éloignée de mon ordinateur pour vivre avec les gens.
Profiter d'être avec eux avant de partir.

10 jours de soleil auprès de gens que j'aime.
Malgré tout trop court pour parcourir le pays de droite à gauche...
Tant mieux, je reviendrais.

"Pas de temps à perdre" mais commencer à prendre le temps.
Ne pas vouloir tout faire, tout voir, apprécier pleinement chaque instant.
J'ai aussi délaissé mon appareil photo pour mieux me souvenir.

A J-13 , je ferme les yeux pour nous voir attablés dans un vieux rad, un vinyle de Mélodie Nelson, des "nuages" et du champagne sur la table...
A J-8 , il y a un guéridon au bord du Doloir, des bouteilles de vin blanc, des cartes de tarot et une fin de soirée au piano. Attention les Castafiores, parmi vos prédictions lesquelles se réaliseront?
Puis viens J-7 et ses chemises à carreaux, le parc et le pic-nic arrosé de vin rouge et le cinéma à J-5, les terrasses et nos bières plantées dans le sable...

Et la vie diurne aussi... Le temps qui file et vos yeux à tous.

* * *

A J-2 il pleut.
Il faut finir la préparation pour le voyage.
Boucler mon sac.
Trouver un billet vers quelque part...

* * *

J'aime le titre d'un livre de Murielle Levraud :
"N'allez pas croire qu'ailleurs l'herbe soit plus verte... Elle est juste plus loin et puis c'est tout."
Mais parfois on a besoin de vérifier ce que l'on sait déjà. Et si pour elle, écraser les hérissons est un sport, il est temps pour moi d'aller régler mes comptes avec mes propres hérissons.

dimanche 23 août 2009

J-3

XIX Le Soleil
(19 d'atout)

Flotter

Flotter.
Vivre allongée sur l'eau.
Se faire bercer au fil des vagues.

Ecouter le roulement du sable sur le sable,
et les clochettes d'argent,
dans les profondeurs,
qui se rapprochent,
attirées par les pensées que j'y abandonne...

Continuer à rêver encore,
la tête enfouie dans l'Océan,
attendre l'arrivée du petit équipage
et de sa musique scintillante...

Infiltration de réalité dans l'eau salée.
Interruption forcée de mes divagations.
Des voix traversent le cocon de la Mer,
pour me tirer à nouveau vers le Monde.

Type trop cool n°1 : " - Hé! T'as vu, c'est un cadavre! "
Type trop cool n°2 : " - Quoi? Un vrai cadavre? "


Je fais mine de ne rien entendre et continue à flotter.

Type trop cool n°1 : " - C'est mon premier cadavre! "
Type trop cool n°1 & 2 : " - Rires stupides. "


Retour à la réalité.
L'Océan.
La plage.
Les odeurs de monoï et de crème solaire.
Et pourtant pas l'ombre d'un " beignet pomme-chocolat-framboise! "

J'essuie mes yeux et cherche d'où viennent ces commentaires si pleins d'intelligence.
Les deux types barbotent un peu plus loin.
Je suis désolée pour eux, ce ne sera pas aujourd'hui qu'ils pourront tester leur technique de bouche à bouche.
Du moins pas sur moi!

Je repense à ma grand-mère en forme de Culbuto-Poire.
" - Ah Lotte, tu nages comme une sirène! C'est pt'ête pour ça qu'mon Jeannot t'appelais sa p'tite Loreleï..."
Cette époque là est loin. Je plonge malgré tout. Plus comme une otarie asthmatique que comme une sirène mais l'important est de mettre de la distance entre les types et le cadavre flottant.
Trois longues brasses coulées plus tard, me voilà de nouveau offrant mon ventre plus rouge que blanc au soleil..

Mais j'ai beau me concentrer sur les remous des coquillages au fond de l'eau, plus trace du char de la Reine Mab et de ses clochettes d'argent...
Enfoirés de types pas cool...

samedi 22 août 2009

J-4

XVIII La Lune
(18 d'atout)

vendredi 21 août 2009

J-5

XVII Les Etoiles
(17 d'atout)

jeudi 20 août 2009

J-6

XVI La Maison de Dieu
(16 d'atout)

mercredi 19 août 2009

J-7

XV Le Diable
(15 d'atout)

# Pomme

Pour Miche (et les autres), j'ai cru comprendre que tu aimes particulièrement cette époque (heureusement) révolue. Enjoy!

mardi 18 août 2009

J-8

XIV La Tempérence
(14 d'atout)

lundi 17 août 2009

J-9

XIII La Mort
(13 d'atout)

dimanche 16 août 2009

J-10

XII Le Pendu
(12 d'atout)

samedi 15 août 2009

J-11

XI La Force
(11 d'atout)

vendredi 14 août 2009

J-12

X La Roue de la Fortune
(10 d'atout)

jeudi 13 août 2009

J-13

IX L'Ermite
(9 d'atout)

Cousu-collé

La meilleure façon d'obtenir quelque chose, c'est encore de le faire soi-même...


Prenez une idée un peu folle comme construire un bateau.
Trouvez un garage dans un village au nom poétique (Pontgouin par exemple).
Achetez des colliers en plastique, du contreplaqué et divers menus accessoires.


Ajoutez à ça un peu de colle (les experts diront de l'époxy), des serre-joints par milliers, deux trois sourires pour corrompre des donzelles pour la peinture et la couture, un peu de ponçage et des cordes (Malheureuse! On ne dit pas "corde" en Marine!)


Mettez tout ça en vrac entre les mains de deux amis qui ne comptent pas leur temps quand il s'agit de plaisir. Et vous obtiendrez un "Octopus Prime".
Un beau voilier, précurseur d'une série prometteuse.


Perso, je suis fan et prête à embarquer pour une croisière sur l'étang à côté de Courville! (En attendant la naissance de la version habitable d' "Octopus Twice" ou d' "Octopus Ter", et parcourir l'océan de l'île d'Oléron à l'île St Louis, ou l'inverse...)



Reste à passer les tests de flottabilité, mais j'applaudis déjà Peer et 20cents, qui sur ce coup là m'ont bien bluffé! Félicitation!



mercredi 12 août 2009

J-14

VIII La Justice
(8 d'atout)

Quand on prend pas sa tente...

Vu que cette fois je n'ai pas envie de dormir sous un arbre près de la ligne de chemin de fer, j'ai pris l'option "Cachette dans les Bois", pour deux nuits et peut-être plus...

mardi 11 août 2009

J-15

VII Le Chariot
(7 d'atout)

Message roulotté

La dernière fois où j'ai fait les poches à quelqu'un c'était à Toulouse. Il y a deux ans déjà, et j'étais payée pour le faire!
J'avais en charge l'entretient des tenues d'accueil au Théâtre. En soi rien de vraiment excitant, trier les tee-shirts, retourner les pantalons, retirer les badges et vérifier que les poches des vestes étaient vides... C'est donc malgré moi (!) que je suis entrée en possession d'une petite merveille abandonnée parmi les vieux mouchoirs et les papiers de bonbons. Il s'agissait d'un petit rouleau de papier. Machinalement je l'avais mis dans ma poche pour le restituer à sa propriétaire. Mais un cylindre de moins de 5cm de haut, ça s'oublie vite...

Quelques jours plus tard, alors que je vidais les poches de mes propres vêtements, je retombe sur ce papier roulé. A l'intérieur, un extrait de poème.
Je savais que j'aurais dû le rendre, mais c'était tellement joli que je l'ai gardé pour moi...
J'aime croire que s'il avait été important pour l'ouvreuse, elle ne l'aurait pas envoyé à la laverie. Après tout, je l'avais sauvé d'un séjour humide ou d'une mort certaine dans la poubelle. Et puis les mots contenus avaient eux-mêmes été volés à l'histoire d'un autre... Ceci plus celà, je trouvais ma faute bien amoindrie (ou comment se trouver de maigres réconforts pour lutter contre l'absence de culpabilité...).

Quoi qu'il en soit, j'aime inventer des aventures autour de ces quelques mots griffonnés.
Est-ce un amoureux qui l'aurait glissé dans la poche de sa collègue à son insu?
L'a t-elle lu avant que je ne le dérobe?
Est-ce qu'elle se l'était recopié pour elle-même?
S'apprêtait-elle à le glisser dans la poche de quelqu'un d'autre?
L'avait-elle sauvé entre les sièges de la Grande Salle? Du Petit Théâtre? Dans le Forum??

Il parait que c'est mal de faire les poches, mais parfois on trouve des merveilles qu'on est heureux de pouvoir mettre dans les siennes.
Mais là, il faut que j'allège les miennes. Du coup, j'hésite entre jouer au Put-Pocket et choisir une cible au hasard ou à transmettre ce poème à qui sera curieux...

Avis aux intéressés : j'offre l'objet d'un délit (mineur) contre un vilain défaut!

lundi 10 août 2009

dimanche 9 août 2009

J-17

V Le Pape
(5 d'atout)

Paris la Nuit




samedi 8 août 2009

J-18

IV L'Empereur
(4 d'atout)

Dernier soir...






Dernier soir chez les Poules Sauvages...
Chez les Bluebells, à la place 29-30-31, là où ça avait commencé.

Ce soir je pourrais dire : "- C'est la dernière fois que je vous habille les filles!"
Mais je ne peux déjà plus dire "Bonne Nuit, à demain".

Ce soir je dirais juste "Bonne Nuit" en quittant les loges...

vendredi 7 août 2009

J-19

III L'Impératrice
(3 d'atout)

"Joli Coup" : version A

Pour aller chez les Poules Sauvages, Bob prend les transports en commun. Debout dans le fond de la voiture, il aiguise son regard rapace. Le jeu consiste à observer sans être vu des individus qui observent sans qu'on les voit. Le top du top étant d'effectuer l'opération en affichant l'air absent du citadin blasé.
Bob a choisi sa cible : une fille qui lit un roman plus gros qu'elle assise sur un strapontin. Il ne lui reste que quelques pages...

Alors que Bob en est encore à analyser la quincaillerie qui lui enserre les poignets, la donzelle range le volume dans son sac. Elle relève la tête et leurs regards se croisent. Chose inhabituelle, elle lui sourit.. Toute absorbée par sa lecture elle a oublié les bonnes manières et la défensive naturelle qui veut que dans le métro on fait la tronche. Bob, surpris, lui renvoi un sourire bredouillant.

Le train aborde la station Charles de Gaulle Etoile pour y libérer les touristes transpirants.
Bob suit la fille qui s'éloigne le regard rêveur.
Tandis que la sirène annonce la fermeture des portes, la fille se baisse pour réajuster la boucle de sa chaussure, genant involontairement la course de deux hommes qui déboulent d'un couloir. Ces derniers se jettent dans la rame au moment où les portes se referment. Dans la précipitation et la collision évitée, un des hommes fait tomber son téléphone. Il frappe contre la porte pour attirer l'attention de la fille tout en regardant son bien gisant sur le quai.

Sans hésitation, Bob s'élance, saisit le portable, continu à courir et le jette par la fenêtre ouverte. A l'intérieur du wagon les voyageurs applaudissent. Bob, fier de son effet, salut la foule. Il se retourne pour cueillir le sourire de la fille. Il la cherche des yeux, mais elle a disparu, avalée par la ville.

Bob dépité se dirige vers les escalators.

"Joli Coup" : version B

Ligne 2 - 20h40.
Depuis plusieurs mois je suis obligée de prendre le métro. Ma bicyclette bleue est foutue, les pneus creuvés, la selle brûlée et le cadre rouillé... En général j'écoute mon ipod en regardant par la fenêtre, mais pas ce soir. J'ai oublié de le recharger. Du coup j'utilise mon autre paravent contre le monde. Un livre est un mur moins puissant que des écouteurs, mais l'avantage c'est qu'il empêche de dévisager les inconnus tout autour...

En arrivant à Charles de Gaulle, je croise le regard d'un type : chemisette rose, pantalon de costume noir, ordi dans sa sacoche en cuir et oreillette... Il est en pleine discussion téléphonique. Ca m'énerve les gens qui téléphonent dans le métro! Cette zone est déjà tellement impersonnelle qu'on a pas besoin de savoir ce qu'il faut que Gervaise achète pour le dîner avec Jean-Luc et Roberta. N'empêche que ça et les filles qui prennent le métro pour une extension de leur salle de bain, et qui se maquillent en faisant une abstraction totale des gens qui les entoure, ben ça me fait sourire.

En tout cas, je suis pas mécontente de quitter cette rame. L'été les odeurs dans le métro sont biiien présentes...
Au moment où je me dirige vers les escaliers (j'aime pas les escalators), la boucle de ma chaussure saute encore. Je me baisse pour la rattacher. Deux types manquent de me percuter en bondissant entre les portes qui se ferment.
Je comprend pas ça, le prochain métro est dans deux minutes et il faut quand même que les gens courent comme si c'était le dernier? Bref, les types sont à l'intérieur et j'entend un objet qui tombe. A côté de mon pied il y a un téléphone motorola rouge. Je lève la tête sur les deux types coincés derrière la vitre de la porte fermée. C'est con.
Un bruit précipité me fait tourner la tête et je vois le type en chemisette rose courir vers moi. J'ai toujours pas bougé, ma main est encore sur la boucle de ma chaussure.
Le type saisit le téléphone au sol, continu sa course à côté du train qui a démaré et le jette par la fenêtre ouverte.
Franchement, je suis impressionnée par sa réactivité!
Je me relève et m'apprête à lui glisser un "joli coup" en passant à sa hauteur. Mais le type est toujours en discussion au téléphonne avec Gervaise et il s'éloigne dans l'indifférence générale.

Y'a vraiment trop de trucs que je comprend pas ici.

Qui parle de pollution?

jeudi 6 août 2009

J-20

II La Papesse
(2 d'atout)