"- Une balade en camion ça te tente?"
Sur que ça me dit! Le temps de prendre mes affaires et je courrais vers le camion de Mortaok.
Une belle journée. Toute grise avec du vent.
On s'est arrêté pour dîner dans une cantine.
Le long de la baie vitrée, des tables étaient alignées, séparées par leurs banquettes en faux cuir rouge. Les serveuses circulaient entre les clients avec leurs cafetières pleines.
Installés face à face, le pot de sucre en verre avec son couvercle en alu et les petits sachets de condiments entre nous, nous attendions le plat du jour.
Un genre de tourtière, sans la pâte. De la viande, des légumes, des patates...
Juste ce qu'il faut pour aller bien.
Et on s'est mis à parler bouffe...
La Bouffe à la Française...
Les repas de Famille qui commencent à midi et se finissent six heures plus tard...
L'Apéro... Les Entrées... Les Plats... Les Fromages avec la salade... Le Trou Normand... Les Desserts... Le Café avec ses biscuits... Le Vin... Les Vins...
La Base de notre Culture, de notre Identité...
* * *
J'ai raconté à Mortaok ma dernière soirée en France.Le marché de la rue Mouffetard avec Peer. Les ruelles pavées et les commerçants tout le long qui étalent leurs marchandises.
La Charcuterie. Les saucisses coudées pendues sur des perches. Les rosettes, les saucissons et les jambons à la coupe...
L'odeur du Fromager plusieurs boutiques plus loin. Les Rocamadours, les Goudas au Cumin, les Camenberts, les Contés, les Roqueforts... Brebis, Chèvre ou Vache... Fondants ou durcis... Jeunes ou vieux...
La Cave à Vin. Les bouteilles jusqu'au plafond, sur tous les murs, dans des caisses au sol, à tous les prix, pour tous les goûts, pour toutes les occasions...
Et La Boulangerie. Les Baguettes chaudes dont on mange la moitié avant d'arriver chez soi. Les Miches rondes aux céréales, les Traditions, les Pains aux figues, aux olives, aux noix...
Puis notre soirée sur le balcon avec les bouteilles de vin "à finir".
Assis par terre avec Peer et 20cents nous avons discuté jusque tard en regardant les lumières de la ville en bas...
J'avais peur. Quelle idée j'avais eu de vouloir repartir? Si vite? Si loin et si longtemps... J'étais complètement flippée. J'attendais que quelqu'un me retienne. Me donne des raisons pour rester, pour canceller mon billet, pour trouver la volonté de m'investir ici. A Paris. En France. Chez nous.
J'espérais que ça viendrais de Peer. Fetnat savait mieux que moi que ça se passerait bien, mais j'étais prise dans un tourbillon d'incertitudes et je mélangeais tout.
J'ai parlé de ça à Mortaok.
Pour être honnête, disons que j'ai pensé à ça et que je lui ai raconté autre chose.
Je lui ai raconté la Bouffe surtout.
* * *
Et puis hier, Mortaok est venu me voir. Pas pour une balade en camion. Pas à chaque fois.
Il faisait beau et me demandait de réserver ma soirée.
A 6 heures, il est arrivé avec un grand sac d'épicerie.
Charcuterie-Pain-Vin-Fromage, le luxe à l'état pur!
On a mis ça sur deux grandes assiettes. Une planche avec le pain au milieu. Deux coupes de vin. Et armés de nos couteaux, on s'est fait une soirée à la Française... C'était bon.
J'ai ris. Comme il faut rire pour dire qu'on est heureux.
Rire parce que l'on se sent bien.
Rire parce que l'on aime.
Rire parce que la Vie est belle...
J'ai ris à cause d'une tranche de proscuitto, d'un fromage appelé "Diable aux Vaches" et d'une bouteille de vin portugais!
Mais à la différence, je n'ai plus peur. Plus peur de rien.
J'ai juste envie de continuer à profiter de la Vie, avec pour seul objectif celui d'être heureuse.
Pour une fois, la barre est à une hauteur raisonnable, et les promesses qui valent le plus le coup d'être tenues, sont celles que l'on se fait à soi même.
Je choisis donc la Vie, dans ce qu'elle offre de simple, avec les petits bonheurs qui croisent nos routes.
La Vie est éphémère, je la prend avec toute sa poésie, ses rêves et ses surprises.
Qu'on a le choix de devenir ce que l'on veut.
Il faisait beau et me demandait de réserver ma soirée.
A 6 heures, il est arrivé avec un grand sac d'épicerie.
Charcuterie-Pain-Vin-Fromage, le luxe à l'état pur!
On a mis ça sur deux grandes assiettes. Une planche avec le pain au milieu. Deux coupes de vin. Et armés de nos couteaux, on s'est fait une soirée à la Française... C'était bon.
J'ai ris. Comme il faut rire pour dire qu'on est heureux.
Rire parce que l'on se sent bien.
Rire parce que l'on aime.
Rire parce que la Vie est belle...
J'ai ris à cause d'une tranche de proscuitto, d'un fromage appelé "Diable aux Vaches" et d'une bouteille de vin portugais!
* * *
Aujourd'hui, comme il y a quelques mois, je me demande pourquoi je partirais d'ici.Mais à la différence, je n'ai plus peur. Plus peur de rien.
J'ai juste envie de continuer à profiter de la Vie, avec pour seul objectif celui d'être heureuse.
Pour une fois, la barre est à une hauteur raisonnable, et les promesses qui valent le plus le coup d'être tenues, sont celles que l'on se fait à soi même.
Je choisis donc la Vie, dans ce qu'elle offre de simple, avec les petits bonheurs qui croisent nos routes.
La Vie est éphémère, je la prend avec toute sa poésie, ses rêves et ses surprises.
* * *
Merci à tous ceux qui permettent de voir que l'on peut faire ce que l'on désire.Qu'on a le choix de devenir ce que l'on veut.